Appel à contributions d’Epistrophy. La revue du jazz / The jazz journal, pour le numéro « Jazz et questions de genre » (no 6), sous la dir. de Pauline Cornic,
« Ce nouveau projet d’Epistrophy se propose d’interroger les différentes implications du genre dans le jazz.
De nombreux travaux ont montré comment le jazz constituait un champ majoritairement polarisé autour d’une certaine construction du « masculin », qu’il s’agisse de la répartition genrée des rôles, des règles de socialisation, ou de la manière dont les discours critiques et académiques se sont développés. Ainsi se sont établies des normes pratiques et esthétiques spécifiques, fonctionnant notamment grâce à une marginalisation factuelle ou discursive des femmes, cause et conséquence d’une perception implicitement ou explicitement négative de ce qui est considéré comme « féminin ». Ces phénomènes de marginalisation ont mené à des stratégies subversives spécifiques de la part des instrumentistes et vocalistes féminines de jazz, tant sur le plan de l’organisation de la pratique, de la transmission et de la socialisation que sur celui du contenu musical.
Au delà de la question de l’hégémonie masculine et de la place des femmes dans le jazz, se pose la question de ce que révèle cette polarisation, de ce que contiennent ces catégories du « féminin » et du « masculin » dans les discours et les pratiques jazzistiques, de ce qui se joue dans ces constructions genrées, et de la manière dont elles s’articulent avec d’autres niveaux de l’identité individuelle et collective, personnelle et politique, et ce dans les différents espaces culturels et temporels où le jazz se déploie et s’est déployé depuis plus d’un siècle. En d’autres termes, il s’agit de s’interroger sur le rôle que jouent ces catégories genrées au sein du jazz et en quoi l’accentuation de leur opposition peut être considérée comme spécifique à cette musique. En effet, une comparaison entre le jazz et d’autres styles musicaux montre que ce dernier est particulièrement frappé par la question du genre. Par ailleurs, cette construction genrée s’est accompagnée d’une forte normativité du genre liée à une hétéronormativité exacerbée. Il semble donc important de questionner la notion d’identité du genre au sein du jazz, sur les identités queer, transgenres et non-binaires dans les pratiques et les récits jazzistiques. »
Date limite de soumission : 15 décembre 2020.
Pour plus de détails, voir l’appel en ligne.