Sémianire – « Björk l’Islandaise interconnectée. 1. Une pop music islandaise moderne » – 2 décembre 2022

Séminaire en ligne du groupe de travail sur les musiques du Nord du CREAA.

« Björk l’Islandaise interconnectée. 1. Une pop music islandaise moderne », par Benjamin Lassauzet, 2 décembre 2022, 19h.

« Tout au long de sa carrière solo, Björk a manifesté des tendances cosmopolites marquées, ce dont témoignent le chant en langue anglaise, l’emprunt à des traditions musicales diverses (par exemple, les musiques traditionnelles japonaises dans Drawing Restraint 9 ou africaines dans Volta) et les collaborations avec des musiciens d’origines multiples. Pour autant, le lien de Björk à son Islande natale n’en est pas moins important, de telle sorte que, à la faveur d’une carrière internationale très médiatisée, cette artiste se positionne comme une sorte d’ambassadrice d’un petit pays qui auparavant n’existait que sur les cartes. Or, si la composante islandaise de son identité musicale est placée relativement en retrait dans les deux premiers albums, Homogenic (1997) fait au contraire figure de retour aux sources culturelles pour Björk. En effet, elle intègre à la composition des procédés qui la rattachent à une tradition musicale islandaise – bien qu’elle affirme que « la musique islandaise n’existe pas vraiment » : les quintes parallèles des tvisöngur du XIVe siècle, le style parlando du kvæðaskapur et des rythmes percussifs évoquant le fracas des volcans (rappelant le Hekla de Jón Leifs) sont autant de marqueurs forts d’une volonté de s’inscrire dans le sillage d’une « musique nationale islandaise », dont la chanson « Jóga » serait le témoignage le plus quintessentiel. Si cet aspect a déjà été largement évoqué par la littérature consacrée à Björk au sujet de l’album Homogenic, il est moins abordé concernant la suite de sa carrière. Or, on observe que ces procédés compositionnels “islandais” sont toujours régulièrement utilisés, mais ils s’écartent d’une logique patriotique pour intégrer le langage musical de Björk y compris lorsque les paroles ne traitent pas directement de l’Islande. »

Il s’agit de la première partie d’un diptyque dont la deuxième partie suivra le 6 janvier et abordera la question de la pensée écologique de l’artiste (avec l’idée d’interconnexion).

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ISSN : 2368-7061
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