Séminaire organisé par MAMUPHI sur le thème « Y a-t-il aujourd’hui une actualité (partageable par les mathématiques, la musique et la philosophie) des différents romantismes ? », Ircam et en ligne, 1er octobre 2022-6 mai 2023.
« Le rapport des modernités aux romantismes s’est longtemps partagé entre deux positions extrêmes : reconnaître dans les romantismes un courant anticlassique et par là prémoderne (voir par exemple les références à Novalis déclarant que “romantiser, c’est algébriser”) ou à l’inverse se constituer ouvertement contre lui (voir par exemple Boulez se réjouissant que Klee “appréciait Hindemith et Stravinsky qui symbolisaient la haine du romantisme”) même si, bien sûr, romantisme ne désigne pas exactement la même orientation dans ces différentes prises de position.
Puis les “postmodernités” sont venues à leur tour se réclamer, à leur manière, d’un certain romantisme (celui de l’artiste désœuvré performant l’inexistence des précédentes ambitions…) pour mieux déconstruire les modernités du XX° siècle.
Mais s’il s’agit désormais pour ces modernités de prolonger au XXI° siècle leurs théories mathématiques, leurs œuvres musicales et leurs concepts philosophiques en inventant quelques nouveaux gestes de continuation, ne leur faut-il pas alors disputer à ces postmodernités la référence positive aux romantismes en sorte de relocaliser leur source génératrice en amont du XX° : dans un XIX° dont la productivité ne se serait pas tarie ?
Il en va sans doute ici de notre capacité à renouveler des raisonances contemporaines entre mathématiques (mais s’il y a bien eu des mathématiciens romantiques, y a-t-il jamais eu des mathématiques romantiques ?), musiques (qu’en est-il d’une expressivité contemporaine qui se voudrait héritière de celle du romantisme ?) et philosophies (comment les finitudes s’avèrent-elles les déchets d’infinités premières et constituantes ?). »
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