Vient de paraître : L’ouïe des villes, récit d’un écouteur public, par Nicolas Frize, Paris, Les Productions du Effa, 2023, 200 pages.
« Cela fait plus de cinquante ans que Nicolas Frize écoute les espaces des villes et des bâtiments, leurs formes, matières et matériaux, à l’aune des effets qu’ils produisent sur les rapports humains. Certaines places sont ainsi très fréquentées quand d’autres restent vides ; dans une usine, les ouvriers se guident beaucoup à l’écoute ; au Japon, les cloisons souvent légères encouragent les oreilles à se détourner des sons d’autrui par souci d’intimité ; à Cuba, la densité sonore développe une formidable capacité sélective des sons chez les personnes… Nous vivons dans ce bain sonore de signifiants, de sensations et de perceptions mais la plupart d’entre nous ne le savent pas.
Nicolas Frize fait partie de ceux que l’impact du passage d’un train sous un petit pont, dans un coin de campagne d’Île-de-France, bouleverse délicieusement, tout comme le froissement de deux boules de coton dans la main ou le frottement du plastique sur la peau. Il est un artiste, un musicien et un compositeur qui travaille avec les bruits du monde. Il met en scène des concerts dans des lieux improbables où le public lui-même est en mouvement, car pour lui, son intérêt pour l’espace est un moyen de mettre l’humain au centre. Son projet artistique est avant tout philosophique et politique : informer que le sens et le sel de la vie est de vivre pleinement l’instant et que, le son étant par essence éphémère, l’écoute peut nous aider à cela ; c’est politique car cela peut changer le rapport au monde. »
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