Journée d’étude « Bricoler son instrument, construire sa singularité », Université de Tours, 20 octobre 2023.
« S’intéresser au bricolage conduit à questionner ses formes : construire, “augmenter”, réparer, détourner, hybrider, “faire du neuf avec du vieux”, customiser, accessoiriser – l’accent sur ces gestes nous engage à mettre en lumière la diversité des manières de faire des musicien.ne.s, en même temps qu’il invite à repenser l’ontologie de l’instrument dans son caractère conditionnel, hybride et évolutif. À la fois outil de travail artistique et objet de mise en scène de soi, l’instrument est le lieu de positionnements émancipateurs pour des artistes d’aujourd’hui toujours plus nombreux, en particulier lorsque cette “fabrique” s’effectue à partir d’objets recyclés, détournés ou obsolètes. Dans ce cas, il peut constituer un enjeu en termes éthiques à travers la conscience qu’ont les artistes de son potentiel industriel et marchand, en se définissant par le biais d’une hybridité recyclée et low-tech, constitutive d’une éthique alternative et DIY. À ces pratiques instrumentales correspondent des intentions plurielles qui visent un résultat tantôt précis, où la pensée de la finalité précède le geste, tantôt ouvert à une forme de sérendipité, où la finalité semble davantage s’esquisser au fil de l’activité manuelle et de ses aléas. Derrière ces intentions se logent en outre des représentations spécifiques en termes d’idéal, d’originalité esthétique ou d’appartenance communautaire, et en filigrane, des positionnements éthiques et politiques à l’égard des manières de consommer et d’utiliser l’instrument de musique. »
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