Appel de conférences pour les « 7es Rencontres des études africaines en France (REAF) », Toulouse, 28 juillet 2022-1er juillet 2022.
« Dans un paysage médiatique marqué par le développement accéléré et les usages multiples des outils numériques, les productions musicales et audiovisuelles se transforment rapidement en Afrique. Or, il reste encore à saisir les différentes manières dont l’intégration de ces technologies s’effectue dans des logiques productives proprement locales et les impacts des contenus hypermédiatisés allant de l’échelle de la ville aux sous-régions du continent. Comment se produit aujourd’hui dans les pays africains une esthétique typiquement locale avec les éléments disparates que les sonoristes, les réalisateurs de vidéoclips et les musiciens mobilisent ? Quels modèles créatifs s’imposent ? Quelles particularités et différences observe-t-on entre les pays ?
Dans cet atelier, une attention particulière sera portée à l’articulation de la production et de la réception dans le but d’analyser les manières dont ces deux phases se fécondent en permanence dans les processus de création. On s’intéressera alors aux dosages, délibérés ou non, entre l’appropriation de clichés et sons médiatisés massivement, et la proposition de narratives originales dans le but d’interroger les codes de la représentation et la fabrique inconsciente des imaginaires. On se demandera comment les dynamiques globalisées réifient ou, au contraire, font sauter les clivages identitaires, et comment les pratiques de connexions renouvellent les formes d’engagement, d’adhésion ou de contestation des modèles sociaux. On s’intéressera aussi aux phénomènes de résurgence de mémoire rendus possibles par la technologie numérique. Celle-ci a conduit à la réédition et à la redécouverte d’enregistrements musicaux et de séquences filmées liés à la période des indépendances qui, aujourd’hui, constituent autant de ressources de création pour les musiciens et les réalisateurs de vidéoclips. On questionnera l’hypothèse que le développement accéléré des outils numériques et des partages de contenus musicaux et audiovisuels contribue à amplifier la circulation de discours identitaires locaux, qui pour les uns visent à rassembler au-delà des frontières étatiques en prenant pour modèles les anciens empires ouest-africains, pour les autres particularisent encore plus la culture et renforcent les conservatismes. À l’inverse, on se demandera dans quelle mesure le développement des technologies numériques et du marketing culturel coïncide avec et amplifie une certaine dépolitisation des sociétés, au profit d’une économie qui fait émerger l’acteur producteur d’une part et l’individu consommateur d’autre part. »
Date limite de soumission : 18 mars 2022.
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