Colloque « Ce qu’on entend au XIXe siècle », Fondation Singer-Polignac, Paris, et en ligne, 30-31 janvier 2024.
« Si les études consacrées à l’histoire des sens au XIXe siècle se sont particulièrement portées sur le domaine de la vue, elles ont plus rarement envisagé le terrain de l’ouïe et l’évolution de la perception du sonore qui caractérise l’époque. De nombreux facteurs transforment pourtant ce qu’historiens et anthropologues ont pu appeler le « paysage sonore » : révolutions industrielles et progrès technologiques jouent non seulement sur la production du son, mais aussi sur la capacité à l’appréhender.
Une étude du monde sonore s’inscrit, bien sûr, dans celle de la vie quotidienne, des bruits et des sons entendus dans les villes et les campagnes au XIXe siècle : les contextes sont aussi divers que celui du travail, du religieux, du militaire ou encore du voyage. Le sonore est aussi un matériau artistique, celui de la musique et du théâtre : qu’en est-il de leur production et de leur écoute ? La « parole politique » et plus généralement publique soulève des interrogations semblables. Enfin la question du son croise celle des mutations de la littérature au XIXe siècle, ère du triomphe de l’imprimé : le passage de la « littérature discours » à la « littérature texte » invite à réfléchir à la place du son dans le texte. »
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