Colloque « L’épopée au temps de Berlioz », Musée Hector-Berlioz, La Côte-Saint-André (France), 22-23 août 2023.
« C’est sous le signe ironique du mythe et de l’épopée que Berlioz ouvre ses Mémoires, s’étonnant que sa venue au monde n’ait pas été annoncée, comme celle de Virgile ou d’Alexandre, d’un signe précurseur “en usage dans les temps poétiques, pour annoncer la venue des prédestinés de la gloire”. Le musicien se rêve certainement en héros d’une épopée personnelle, dont il dessine les grandes lignes dans ses œuvres musicales. Héros de la Symphonie fantastique et de Lélio, il apparaît aussi sous les traits d’Harold et de Faust, se dépeint sans doute en Benvenuto Cellini – autant de figures que son époque a portées à la hauteur de mythes. L’art musical, pour l’auteur des Troyens, rivalise avec la poésie dans les écritures de l’épopée : n’a-t-il pas qualifié la Troisième Symphonie de Beethoven d’“épopée musicale”, inspirée “par un héros moderne, et dans laquelle les souvenirs de l’antique Iliade jouent un rôle admirablement beau” ?
Romantique nourri aux vers de l’Enéide de Virgile, qu’il retranscrira dans Les Troyens, Berlioz est emblématique de son siècle dans son rapport à l’écriture épique des mythes. Comme Edgar Quinet, qui l’admirait, comme et Chateaubriand, Hugo ou encore Flaubert, il écrit une œuvre que traverse le genre de l’épopée, nourrie de mythes issus de la culture qu’il partage avec ses contemporains ou qu’il crée lui-même de toutes pièces. »
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